Billet du 7 octobre
Votre Ambassadeur des bonnes causes sociales dans le Nordeste brésilien s’en est retourné dans cette région du globe passer quelques semaines afin de faire le point sur divers projets en cours avant les frimas de l’hiver en Suisse.
Le Brésil… en pleine pandémie Covid 19… un pari risqué, non ? Cela va se vérifier sous peu me concernant puisque le vendredi 2 octobre à 19h j’ai embarqué du côté de Cointrin. Je fuis donc tous ces commentaires entendus et répétés dans mon entourage juste avant ce nouveau départ : « tu es inconscient aller là-bas, c’est très risqué… » « pure folie vraiment, autant rester ici ! » « Aller là-bas en cette période, c’est dangereux ; il y a beaucoup plus de cas qu’ici » …etc… etc…
Impressionnant de constater l’impact des médias auprès du grand public. Heureusement, je ne fais pas partie des personnes qui se laissent influencer par ces informations, trop souvent manipulées, tronquées voire largement incomplètes ou dirigées. En tous cas, dans le cadre de cette pandémie pour moi cela ne fait nul doute.
Je pars donc assez calme et détendu, et surtout heureux de pouvoir voyager à nouveau. Je prends plutôt cela pour une expérience nouvelle et enrichissante dans ce contexte très particulier. Je verrais bien en arrivant sur place si tout ce que l’on raconte de l’autre côté se vérifie et je vais pouvoir également me faire ma propre opinion sur la question. Je ne pense pas que ce soit finalement plus grave qu’actuellement en Europe dans certaines régions.
Je rentre d’ailleurs très vite dans le rythme à Geneva Airport : port du masque obligatoire partout, sauf bien entendu assis au resto pour consommer. Mon premier choc dans cet endroit est de voir à ce moment de la soirée si peu de personnes circulant dans l’aérogare et toutes ces boutiques fermées. Vraiment impressionnant, un vrai désert ; et à part le Free Shop et deux ou trois boutiques en train de fermer : RIEN ! L’unique point positif de cette situation sont les facilités au check-in et divers contrôles à passer. ; agréable au vu des circonstances. Tout le monde est gentil, serviable et attentionné ; un vrai bonheur. De plus avec tous les documents nécessaires, cela est réglé très très rapidement.
Par contre, première surprise et étonnement en rentrant dans le A319 qui m’emmène direction Lisbonne. Je m’attends à voir des personnes disposées sur les sièges avec les espaces réglementaires de suite appliqués. Que nenni ! Arrivant à mon emplacement, il y a déjà deux personnes assises côte à côte, dont une sur mon siège ! Je me renseigne car l’avion est à peine rempli à 40%. Je questionne le personnel de bord qui me répond de manière insouciante : dans cinq minutes vous pourrez vous asseoir ou vous voulez… Ben heureusement que je suis rentré dans les derniers… Bref cela est un peu léger à mon goût, avec tout ce que l’on nous bassine à ce sujet au quotidien.
J’ai bien entendu immédiatement posé mes fesses sur un autre siège libre et avec la distance requise. Masqués, nous quittons Genève à l’heure pile. Sous la pluie et dans la nuit, c’est triste ; avec ce peu de vie, tout paraît différent et glauque. Quelques avions sur le tarmac, mais principalement EasyJet et Swiss, pas grand-chose de plus hélas. Sensations étranges.
Je retrouve malgré tout un peu de gaieté au décollage en pensant que dès ce moment précis je me rapproche déjà du Brésil avec son soleil et sa chaleur. Et bien sûr aussi de tous les amis que j’ai laissés en février et qui m’attendent avec impatience. D’ailleurs environ 2h plus tard cela se confirme avec une arrivée de rêve sur Lisbonne, superbe et féerique de nuit avec toute cette immensité lumineuse qui se mélange avec la mer. En guise de dessert, un magnifique virage sur l’aile pour saluer la Cidade da Luz à notre arrivée.
La chicane aéroportuaire de Lisbonne négociée, me voici enfin en train de voler direction Recife où j’arrive sur le coup des 3h du matin. Une fois les bagages récupérées, Ignacio, le fidèle chauffeur de Michel Peneveyre, m’attend à la sortie afin de me véhiculer, ainsi que tout mon chargement, en grande partie rempli de matériel médical. Nous regagnons Porto de Galinhas où Michel nous attend déjà ; le garçon est très matinal comme toujours. Il faut dire que l’horaire est idéal pour pratiquer les exercices physiques auxquels il s’astreint chaque matin.
Arrivée chez Michel, vue extérieure du pavillon bleu « coeur sacré » et la magnifique plage de Porto de Galinhas
Finalement, et pour conclure cette première partie de mon voyage principalement dédiée à cette question Covid 19., mes premiers échanges ici me rassurent plutôt puisque je fais déjà le constat suivant : les règles du port du masque sont quasi identiques à celles appliquées chez nous. Je rajouterai même que dans la rue un bon 70 % des personnes le porte tout le temps. Et enfin que dans les entrées des grandes surfaces, le contrôle de la température est systématique, manuellement ou par des appareils installés à cet effet. Je suis donc plutôt surpris ou « déçu en bien » comme disent les Vaudois. Mesures finalement plus sévères ou plus rigides au Brésil qu’en Helvétie… Comme quoi on fait trop souvent des commentaires négatifs sans tout savoir.
Je rédige ces lignes le 7 octobre2020 ; c’est le 25ème anniversaire des Roues de La Liberté. Je vais donc profiter de cet événement pour boire ma première caïpirinha depuis mon arrivée en portant un toast à Michel Peneveyre et toute son équipe pour l’admirable travail effectué au long de ces vingt-cinq années passées, et aussi trinquer à la réalisation de tous les beaux projets qui vont suivre prochainement.
Gravatá la Suisse du Pernambuco - marché local des fruits et légumes – autres couleurs locales et point de vue magnifique – et… une petite cachaça locale bien fraîche pour fêter mon arrivée !
