Après la course, un peu de calme bienvenu !

La poussière du rallye retombée, la compétition terminée et le cadre changé ! Il me reste encore une foule de choses à concrétiser ici avant de revenir dans la fraîcheur du continent européen.

Tout d'abord un retour sur Gravata le samedi 26 janvier afin d'y rejoindre une de mes bases préférées et y passer le weekend. J’ai besoin de repos car le rallye m'a vraiment laminé avec cette chaleur, ces longues étapes et une récupération inadaptée, ou plutôt insuffisante. Des erreurs à répétition également lors de la préparation… mais bon, c'est maintenant un peu tard pour réagir ! Tenter l'an prochain de ne pas répéter serait déjà une bonne chose. Pour chaque édition, les paramètres changent un peu niveau entourage etc… donc pas évident de mettre toujours dans le mille.

Gravata, la Suisse de Pernambuco, est gratifiée de cette appellation grâce à un de nos compatriotes M. José Luis Truan né en 1920, venu d'abord s'établir à Recife et qui a su développer ici la restauration. Il a été un des pionniers de l'art culinaire dans la région et a créé « A Taberna Suiça » avec de fameuses fondues au fromage et au chocolat comme spécialités, mais aussi divers autres plats régionaux typiques et variés. La carte de l'établissement est très riche, bien étoffée avec également quelques bons vins vaudois et valaisans. Je m'y arrête afin de me désaltérer et faire connaissance avec ce lieu historique intéressant.

Dimanche, toujours en compagnie de Daniel mon fidèle chauffeur, nous profitons de visiter une belle propriété à Chã Grande, cité voisine de Gravata. On y cultive de la canne à sucre et on l’y distille également afin de produire la fameuse cachaça très prisée ici. Faut dire que le prix de cet alcool fort incite les indigènes à en consommer généreusement… avec une petite dégustation à la clé on finit aussi par craquer ! Je passe commande de quelques flacons au patriarche, le papa de l'actuel patron qui nous reçoit. C'est un ancien militaire gradé qui profite de cette occasion - c'est de « bonne guerre » - de nous questionner au sujet de la récente élection de Bolsonaro et s’enquiert de notre avis sur la politique brésilienne en général. Nous jouons le jeu, échangeant quelques minutes avec lui sur cet intarissable sujet… Nous prenons ensuite congé en le remerciant de son chaleureux et sympathique accueil.

Ainsi, nous laissons « Engheno Sanhaçu », ce magnifique endroit, derrière nous pour revenir à notre hôtel. Le lendemain, nous rejoindrons Porto de Galinhas et Michel pour un dernier point sur un tas de belles choses à effectuer ensemble pour 2019 et les années futures. L'activité à venir est riche et prometteuse.

Nous descendons direction la mer et Porto de Galinhas afin de retrouver Michel et tous les siens en profitant d'une météo agréable qui nous permet d'admirer les paysages magnifiques et variés que nous traversons : de très beaux verts changeants défilent au gré du parcours éveillant notre appétit visuel et notre admiration. Nous sommes en plein milieu de plantations de canne à sucre et le terrain très vallonné à cet endroit favorise une végétation alternée avec de petites forêts d'un vert plus foncé qui se mélangent et se perdent dans ces plantations.

Lorsque nous débarquons à Porto, nous recevons comme à l'habitude un accueil magnifique, devisons longuement avec Michel et ses proches sur différents sujets et projets qui nous animent dont la prochaine Pedalada Sociale justement. Je suis là aussi pour en amorcer le démarrage, même si elle n'aura lieu qu'en octobre.

Il pleut maintenant et la fraîcheur bienvenue nous incite à partager une délicieuse fondue que je prépare afin de rassasier la petite troupe rassemblée autour de la table principale sur la terrasse de notre hôte. Accompagnée d'un délicieux Sauvignon sec du Chili, nous sommes aux anges discourant généreusement jusque tard dans la soirée.

Grâce au fauteuil roulant offert durant le rallye par Les Roues de la Liberté, via Radical Organisation, à une personne nécessiteuse dans la cité de Barbalha, un arbre a été planté. Il existe maintenant un lien nouveau entre ces deux entités pour le bien de personnes handicapées. De futurs projets pour les prochaines éditions du rallye peuvent dès lors être envisagés. Ce sera vraisemblablement le cas déjà pour 2020 ; du moins je m'y attelle en compagnie de Michel afin que la " sauce "prenne vite et bien.

Nous reprenons ensuite le chemin de Fortaleza d'où je repars bientôt. En route, je laisse Daniel qui s'arrête chez lui à Canoa Quebrada. Mais sur le trajet, soit un peu plus de 600 km, une surprise de taille nous attend… Route bloquée par les Indiens locaux qui manifestent ainsi leur désaccord au niveau des terres leur appartenant et qu'ils souhaitent récupérer et officialiser. Rien à voir avec toutes ces absurdités se déroulant en ce moment dans le Ceara et dont je vous ai parlé au début. Cet imprévu nous impose un détour important dans lequel nous perdons environ 2h. Nous nous en serions bien passés mais voilà, c'est en quelque sorte le passage obligé afin d'arriver ce soir encore à notre destination.

Le point positif dans toute cette affaire, ce sont une nouvelle fois les magnifiques régions traversées qui nous ravissent et nous font un peu oublier ce léger désagrément.

Je termine mon voyage après 3 semaines de route avec diverses étapes dont le rallye. Bien que je n'aie pas fait le calcul précis, je pense avoir parcouru plus de 5000 km au final. Le Brésil est un pays immense ; quelques centaines de kilomètres parcourus pour un simple déplacement est pour eux chose courante.

Beaucoup de belles images et souvenirs trottent déjà dans ma tête. Certes ce nouveau voyage riche en émotions comme à l'accoutumée n'est qu'une nouvelle étape franchie. Et… je me réjouis déjà de la suivante en octobre 2019. Les jalons sont plantés pour ma prochaine venue ici.

Ce sera l'occasion de concrétiser la 3ème Pedalada Sociale de Porto de Galinhas pour laquelle une délégation suisse importante est attendue. J'ai donc encore passablement de pain sur la planche pour les mois à venir c'est sûr !

Chers lecteurs assidus, à bientôt pour mes prochaines conclusions.